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6 août 2013

Acte II: "Mais en fait, ça mène à quoi d'autre que prof, lettres?" (part 2) (article dont vous êtes le héros)

Aujourd'hui, les études de lettres ne valent plus que pour elles-mêmes. On ne fait autant qu'avant des licences de lettres parcours littérature option littérature: le littéraire moderne qui n'aspire ni à l'enseignement, ni à la recherche, a aujourd"hui conscience qu'il doit se sortir de son cloître, de ses cloisons. Pour mieux s'insérer, il choisit assez tôt dans sa formation de se spécialiser, voire de se professionnaliser. Il ne fait pas que s'émouvoir de la beauté des textes ou apprendre à maîtriser de main de maître commentaire et dissertation. Non, le littéraire n'est plus un être béat qui ne cherche qu'à se gaver de bons mots et de connaissance sans objectif aucun: il a bien conscience qu'en restant passif et en ne faisant que lire et apprécier ce qu'il lit, il ne trouvera pas de travail, parce que c'est la crise, ma bonne dame!

En effet, aujourd'hui, avec des licences à teneur 100% de littérature, on ne peut pas contrer le "avec des études de lettres, on ne fait que prof et chercheur", ce qui n'est pourtant déjà pas mal vu le travail qu'abattent chaque jour ces deux catégories professionnelles. Par contre, on peut avoir plein d'arguments si on a fait une licence de lettres non-monomaniaque (ceci est une blague, futurs profs!).

Comme je l'ai dit un peu déjà dans mon article précédent, en sortant de prépa, on peut de plus en plus, les années passant, être valorisé dans nos études et peut-être sur le marché de l'emploi en tant que littéraire. Là où l'ENS  était un graal qui formait essentiellement... des futurs profs et chercheurs, de plus en plus de sortants de khâgne tentent (et réussissent) des écoles variées. Si avant, le littéraire correspondait, à mon sens, à un profil assez typique, aujourd'hui il y a plusieurs visages pour le même personnage. On nous ouvre des portes, nous devenons multiples. Le site de l'ENS de la rue d'Ulm explique ça très bien. Si vous êtes en prépa et que personne ne comprend que vous soyez dans une filière qui porte le même nom que celui des sacros saintes prépas scientifiques et commerciales, sauf que vous, vous préparez un concours que vous n'aurez pas, vous pouvez donc dès à présent répondre à ceux qui vous importunent que vous faites des études qui mènent également au CELSA, à Sciences Po et à l'ESCP-Europe (choisissez les hauts de gamme, ça sera classe!).

La question résonne différemment en vous si vous êtes à la fac. Desfois, perdu au milieu de vos cours de syntaxe, d'humanisme & modernité ou de littérature des Lumières (c'est du vécu), vous vous demandez à quoi vous mènent toutes ces connaissances que vous adorez engloutir mais qui, il faut bien le dire, sont quand même très peu professionnalisantes (oui, désolée de vosu décevoir mais ce n'est pas parce que vous aurez héroïquement réussi à terminer l'Histoire d'une grecque moderne que vous serez récompensé en ayant un travail). Vous paniquez un peu. 

choix

Vous vous sentez comme ça, quoi... Vanille ou chocolat? "Immeuble comme espace romanesque" ou "Illusion théâtrale des années 30"? Hein?

Respirez profondément. Inspirez. Expirez. Voilàààà. Soufflez. Faites le petit chien! (Je craque) Si vous êtes en L1 ou en L2, l'heure de la spécialisation n'a sûrement pas encore sonné (dans une majorité de cas): ne vous en faites pas, ça va venir. Si vous entrez en L3, là, c'est le branle-bas de combat: il est temps de choisir votre camp. C'est là la grosse différence avec la licence de maths, c'est là qu'on est désarmé devant les gens qui nous demandent "c'est pour faire quoi plus tard?" d'un air dédaigneux, et que le bât blesse: c'est qu'en lettres, c'est tout à fait possible de rester dans le général longtemps, sans savoir quoi faire, et sans aucune spécialisation. En maths, c'est compliqué. Pour écrire cet article, j'ai vite fait une tournée de 3-4 sites de facs proposant des licences de maths: la spécialisation, souvent professionnalisante, a lieu très tôt, souvent au bout de la deuxième année de licence, et la filière générale est peu préservée et devient minoritaire (d'ailleurs, il y a des licences de maths qui dès l'origine sont des licences de maths appliquées ou de maths-infos etc, alors qu'en lettres la filière généraliste "lettres modernes" est ultra-représentée par rapport aux licences de lettres plus spécifiques, comme lettres appliquées, lettres-maths ou lettres-pluridisciplinaire). 

Si vous avez une idée de quoi faire, que ce soit dans le domaine des lettres/sciences humaines, sciences du langage ou tout autre chose, il existe un système de modules transversaux (je ne sais passi ça s'appelle partout pareil par contre) à la fac. Ce sont des modules qui remplacent deux des six Unités d''Enseignement: l'UE de professionnalisation et l'UE libre. Ils vous orientent spécifiquement vers un groupe de métiers. C'est à dire que vous pouvez, dans le cas de L'île TheThird vous orienter dès la L3 non seulement vers le professorat et la recherche mais aussi (je fais la liste):  le professorat des écoles, la journalistique, l'enseignement du FLE, le Traitement Automatique des Langues, et l'interprétariat en LSF, C'est facile pour vous de répondre, avec le sourire, que les lettres modernes (par exemple), ça vous mène non seulement à maîtriser la langue française, son histoire, son fonctionnement et sa littérature mais aussi à un domaine proche, pour lequel l'apport de vos études de lettres vous auront servi (enfin je l'espère moi-même). Ensuite, avec une licence de lettres, on peut aussi rebondir et postuler à différentes sortes de Diplômes Universitaires, ou à un master d'Administration territoriale, ou de Lexicographie et de TAL par exemple,. Et tout ça rien qu'à L'île, alors imaginez en fouillant ailleurs... D'autant plus que des passerelles existent.

Alors c'est sûr que les études de lettres ne mènent pas à tout, et que si vous vouliez devenir pneumologue ou facteur d'instrument, c'était peut-être pas la meilleure voie. Mais maintenant, faire lettres n'est plus une prison: à nous de transformer et de moduler notre profil, et si besoin est de se former tout au long de notre vie, mais ce n'est plus aussi bouché ni fermé que ça a pu l'être. Alors soyez fiers et répondez gaiement aux emmerdeurs qui vous regardent de haut en vous disant que vous ne servez à rien parce que vous avez étudié la littérature... Après la revanche d'une blonde, voici la revanche des littéraires =)

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Commentaires
Et M1tenant...
  • Avant, il y a eu la première littéraire, la (phase) terminale, la riante hypokhâgne, la bipolarisante (?) khâgne, l'intrigante fac de lis-tes-ratures. Et maintenant? Maintenant le master, à la bonne heure! Et le master FLE, s'il vous plaît monsieur... =)
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