Oui, c'est un peu étrange de commencer par les vacances, mais en même temps j'ai un peu ouvert ce blog en août alors bon... =)

La fac n'a jamais été un rêve ou un eldorado spécial pour moi. Après la prépa, une partie des gens a (je ne sais jamais si c'est la partie ou les gens qui entraînent la conjugaison du verbe. Et mon futur métier, c'est prof de Français. Ca craint =/) tendance à penser que la fac, ça va être des vacances. Moi, je ne savais pas quoi penser. Entre une ex-khâgneuse qui était revenue nous voir en classe pour nous dire qu'elle avait loupé son premier semestre de L3 en bossant, et d'autres qui nous disaient que "franchement ça va, le niveau est pas hyper impressionnant, ça va aller", je savais pas.

Du coup, en sortant de khâgne, j'étais un peu une Desperate Anaïs. Et j'étais perdue face à ces vacances qui n'attendaient que moi. Parce que oui, à l'école, j'avais le centre aéré, au collège les Passeports Vacances pour réviser et une meilleure copine qui habitait à 200m de chez moi, au lycée des livres à lire pour préparer l'année suivante et des amis dans la ville d'à côté, en prépa du boulot et des listes de lecture, mais là, rien. Le vide intersidéral. Le trou noir. L'angoisse, quoi.

Sortir de prépa, c'est sortir de deux (ou un, ou trois) ans d'un rythme particulier, auquel on s'est accoutumé au fil du temps. Sortir de khâgne, c'est aussi sortir du concours de l'ENS, et donc de beaucoup de travail pour obtenir, pour la majorité, rien en retour, ou une sous-admissibilité (ça sert à rien mais on est content quand on l'a, en gros. Non, administrativement c'est utile, et ça fait bien sur un CV, en vrai). Du coup, quand après le concours qui se passe fin avril on se retrouve face à 1/ des préparations à l'oral pour certains lycées, 2/ quelques heures de cours de ci de là par semaine puis plus rien ensuite pour moi, Du coup, je suis passée d'une masse de travail assez importante au calme plat sans vraiment de transition.

En gros, c'était comme ça...

Après une période avec des moments un peu comme ça, sur la fin

Du coup, l'année dernière, j'ai été en vacances dès début juin. La rentrée était en septembre, et j'avais pas réussi à trouver de job d'été (comme tous les ans...). du coup, je me suis retrouvée bras ballants, avec 4 mois de vacances. Des vacances à ne plus savoir qu'en faire! Alors bien sûr, il y a eu le déménagement parce que j'ai changé de ville entre la prépa et la fac, les paperasseries pour l'inscription en L3, la carte de train, etc, mais bon. C'était zen. Et je savais vraiment plus quoi faire. J'avais pas envie de lire, mais au bout d'un moment la télé m'a lassée. J'avais bien envie de cinéma, mais j'avais pas les sous, alors j'ai regardé des films chez moi, mais au bout d'un certain temps, ennui, quoi. Mes potes de la prépa n'étaient plus à Art-Race. Je me suis promenée dans les rues (un peu), j'ai fait des jeux de mots (mots mêlés, mots croisés, mots fléchés et tout), j'ai regardé les JO (beaucoup), et je me suis ennuyée (énormément, a=mais c'était bien dans un premier temps: prendre le temps de s'ennuyer après une prépa, c'est inestimable, comme en témoignent Sarah, Juice Kane, Nicolas, ou Khâroline par exemple).

Quand en août, le guide des études de lettres modernes est apparu sur le site de la fac, avec tous les cours proposés, les bibliographies associées, et des infos pratiques, j'ai cru avoir vu Jésus, Marie, Joseph et peut-être même Dieu en même temps. J'ai acheté les livres qui correspondaient aux cours qu'on aurait tous ensemble en amphi (les Cours Magistraux, dits CM), j'ai lu en cherchant à coller à l'objectif du cours présenté par le prof en quelques lignes dans le guide des études, j'ai acheté quelques livres aussi pour des TD (Travaux Dirigés, les cours qu'on a par petits groupes, on en avait 4 au choix en général: par exemple en Littérature Française, j'avais un CM obligatoire et 2 TD, chacun de ces 2 TD étant à sélectionner parmi une liste de 4 propositions) qui me semblaient bien et que j'avais envie de travailler.

J'ai travaillé pendant mes vacances, mais très légèrement, donc, en lisant, en repérant certains trucs mais pas en approfondissant vachement ce que je lisais ou en faisant des recherches complémentaires, et ce tout simplement parce que je ne connaissais pas à l'avance les profs ou les modalités d'évaluation. Les vacances pré-prépa, j'ai bossé plus profondément, et en lisant je savais que je lisais en vue de commentaires / disserts / khôlles. Entre les deux années plus particulièrement, j'avais adopté un travail assez ciblé tout en profitant des deux mois d'été pour me reposer. Avant la première année de prépa, j'angoissais beaucoup au sujet du travail d'été. Mais avant cette année à la fac, je n'étais pas du tout dans cet état de stress. Je venais d'avoir trois mois de vacances, je m'ennuyais ferme, et je me suis donc légèrement avancée, sans pour autant être sûre queça me servirait vraiment.

En revanche, j'étais inquiète au sujet de "comment ça va être? Comment ça va se passer?". Je ne me sentais pas supérieurement intelligente parce que j'étais passée par la case prépa, j'étais pas rassurée, je savais pas si j'allais réussir ou couler, et pour cause, ça ne se prémédite pas. Mais je pense qu'avec un parcours comme le mien, on peut être confiant, sans non plus l'être démesurément. Amis ex-khâgneux/khûbes, soyez sereins! La fac ne vous mangera pas tout crus. Vous allez devoir vous adapter, vous y préparer pendant les vacances, l'année ne sera pas une année de vacances (hé non), mais si vous restez sérieux, a priori ça devrait bien se passer, on vous a pas donné vos équivalences juste pour vous faire plaisir.

Les vacances avant la fac, ou avant n'importe quelle étape de sa vie, c'est une transition. Après le bac, on se repose d'avoir beaucoup travaillé pour envisager une nouvelle phase de sa vie. Après la prépa, on sort de son cocon et on coupe le cordon avec l'univers du lycée pour aborder une école ou une fac (le plus souvent). Mais les vacances d'après licence alors?

Après deux ans de prépa option lettres modernes, une année de lettres modernes option FLE, j'attends le master FLE. J'ai fait évoluer mon parcours, je l'ai affiné de plus en plus jusqu'à aboutir au FLE, on l'a vu. Cette rentrée, cette année, je l'attends autant que je la redoute. J'ai voulu faire ça depuis le lycée, en passant des Lettres et de la littérature en prépa au Français (bah oui, la linguistique, et l'histoire de la langue, c'est pas pour faire joli, ça rend plus "concret" ce qu'on a fait avant), puis au FLE, je me suis acheminée vers ça. Desfois j'ai envie de reculer et de partir en courant. Je passe à quelque chose de professionnalisant, avec des cours qui n'ont rien à voir avec ce que j'ai connu par le passé. J'ai terriblement peur que finalement j'aie un peu fantasmé le truc et que ça ne me plaise pas. Peur qu'en stage je me rende compte qu'enseigner, c'est pas ce que je veux. Mais en même temps je suis impatiente, parce que si ça me plaît et que ça se passe comme prévu, dans deux ans, je travaille...

Alors je lis aussi bien Chamisso et Zola que les Que sais-je? sur l'enseignement des langues étrangères. Le guide des études donne plein de noms de livres à 20€ l'un, mais je ne sais pas si la bibliographie de chaque cours correspond à ce qu'on doit lire ou à ce que les profs utiliseront dans leurs cours. Et comme les modalités d'évaluation ne sont pas toujours très claires, j'attends la rentrée avant de m'y jeter. Je me prépare psychologiquement plus que scolairement, quoi.

Bref, si toi, lecteur, tu veux passer par ici pour me raconter tes vacances, vas-y, n'hésite pas :)

La Fac #1: Les vacances d'été

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